Brexit : les demandes de naturalisation des citoyens britanniques...

Publié le : 14/11/2018 17:00:00
Catégories : Naturalisation et événements

  • Avec le Brexit, les demandes de naturalisation des citoyens britanniques vivant en Ariège ont été multipliées par quatre entre 2016 et 2017
  • Certains Anglais ont mis leur maison en vente et décidé de rentrer
  • D'autres préfèrent rester mais ne savent comment cela va se passer, notamment les retraités

Dans moins de cinq mois, ils ne seront plus Européens. Le 29 mars 2019, le Royaume-Uni quittera l’Union Européenne. Et avec lui, tous ses citoyens. Parmi ceux qui vivent en Ariège, les craintes commencent à se cristalliser. Qu’adviendra-t-il d’eux ? Doivent-ils demander la nationalité française ? Qu'en est-il de leurs chances de l'obtenir ?

"Personne ne sait exactement comment cela va se passer. Il y a une vraie incompétence de la part de nos politiciens. C’est une situation sans précédent et cela nous fait peur", explique Mariette Levina dans un français impeccable. Installée en Occitanie (d’abord dans l’Aude puis à Mirepoix) depuis 16 ans, cette enseignante de 46 ans originaire d’Angleterre ne cache pas sa colère.

"J’ai eu un choc énorme quand sont tombés les résultats du référendum. J’ai mis plus d’une semaine à m’en remettre. Je me vois comme une Européenne avant tout, je ne comprends pas que mon pays puisse être aussi fermé d’esprit", déplore-t-elle.

"Un grand point d’interrogation"

En face, Debby Carr acquiesce : "C’est comme vivre un divorce tragique et pas nécessaire." À 82 ans, elle a passé une trentaine d’années en France, dont dix à Mirepoix. Avec son mari, Tony, ils ont pu obtenir une carte de séjour permanent.

"Ils sont allés à la Préfecture à Foix, ça a duré un quart d’heure, et trois semaines après ils avaient leurs cartes", raconte Mariette, également désireuse de lancer la procédure.

" À long terme,je veux demander ma naturalisation, mais c’est très difficile de l’obtenir. D’autant plus que pour l’instant je suis contractuelle", explique-t-elle avant de poursuivre : "Pour mon fils  né en France, ce sera plus simple car il y a le droit du sol."

Mais c’est surtout pour ses parents qu’elle s’inquiète. C’est aussi à Mirepoix que ces derniers ont décidé de couler des jours heureux en profitant de leur retraite. Or, avec le Brexit, celle-ci pourrait s’avérer bien plus sombre que prévu. "Ils ont toujours cotisé en Angleterre. Mais ils ne veulent pas y retourner. C’est un grand point d’interrogation."

Certains partent, d’autres restent

À Mercenac, vers Saint-Girons, Nadia et sa famille ont, eux aussi, réussi à obtenir des cartes de séjour permanent. Chasseur immobilier, elle a "déjà perdu plusieurs clients britanniques, australiens et sud-africains possédant des passeports anglais." D’autres n’ont pas voulu demander leur carte de séjour et vendent leur maison.

Une situation "terrible"pour cette mère de famille, ancienne journaliste, qui a décidé presque sur un coup de tête de venir s’installer en France. "On avait dû boire trop de vin un samedi soir", plaisante-t-elle.

Car, et c’est là une certitude, tous sont amoureux de l’Ariège et n’ont aucune envie de quitter ce département niché au cœur des Pyrénées, frontalier avec l'Andorre et l'Espagne. "Si je retournais en Angleterre, je m’y sentirais dépaysée. Avec le Brexit ils m’ont pris une partie de mon identité", conclut Mariette. 

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