Des étrangers qui n’arrivent pas à prendre Rendez-vous attaquent l’État.

              Villeneuve-la-Garenne. Aliou a perdu son travail pendant deux mois, faute d'avoir pu renouveler son titre de séjour dans les temps. LP/C.S

Dans son édition du Lundi 07.10.2019, le journal le Parisien relate à travers un article plutôt complet que nous vous invitons à lire, les déboires rencontrés par les étrangers franciliens, dans leurs démarches administratives en préfectures. Il y est surtout question du renouvellement de la carte de séjour.                                                                                                                                                                       

"Des étrangers qui n’arrivent pas à prendre Rendez-vous attaquent l’État." Le ¨Parisien - Par Carole Sterlé et Maïram Guissé.

Comment en est-on arrivé là ? (Attention : Afin d’être le plus factuel possible nous ne parlerons que d’un seul champ celui de la naturalisation).

En tant qu’acteur privé non associatif, aidant et accompagnant les candidats à la nationalité française qui le souhaitent et cela sur toute la métropole française, nous avons vu à TOPO au fil des années, la situation devenir de plus en plus complexe en terme de prise de rendez-vous pour la naturalisation. 

Axé sur la complétude et la conformité des dossiers, puis la bonne préparation à l’entretien d’assimilation à la culture française, notre action s’est aussi portée sur la prise de rendez-vous pour des candidats désespérés et exaspérés de trouver porte close sur le site de la plate-forme de naturalisation dont ils dépendent. Et cela lorsqu'ils souhaitent prendre un rendez-vous afin de déposer leur dossier.

Des prises de rendez-vous qui nous l’avouons sont très complexes et éreintantes à plusieurs titres :

• Des guichets qui sont la plus part du temps fermés
• Trop peu de rendez-vous sont mis à disposition par rapport à la quantité de demandeurs
• Des heures d’ouverture de certains guichets tout simplement insupportables

Prenons ces éléments points par points et voyons pourquoi l’État se voit attaqué par les usagers de ses propres services…

1. Pourquoi ne tout simplement pas laisser les guichets constamment ouverts ?

Cela est possible avec un calendrier permettant une réservation à la date la plus proche à l’image des mairies et leur système de réservation pour l’établissement d’une pièce d’identité ou d’un passeport .

Comme vous pouvez le voir sur la copie-écran ci dessus, le calendrier vous permet de réserver la date la plus proche, tout en grisant celles qui ne sont pas ou plus disponibles.

Cette question je l’ai personnellement posée à l’agent instructeur qui m’a reçu lors de demande de naturalisation en 2016. Il m’avait alors expliqué, que le risque d’une telle opération, était de voir le calendrier plein pour les 2 voire 3 ans à venir. Pour ma part, je pense très sincèrement que les étrangers candidats à la naturalisation qui ont maille à partir avec ce système de rendez-vous préféreraient avoir la possibilité de réserver un rendez-vous de suite pour dans 2 voire 3 ans que de mettre presque tout autant de temps à trouver un rendez-vous.

2. Pourquoi mettre si peu de rendez-vous à la disposition des demandeurs à chaque ouverture ?

La raison avancée par l’administration est celle d’adapter le flux entrant à leur capacité de traitement de dossiers. Le nombre d’agents instructeurs n’étant pas extensible. Une raison que je comprends bien sans toute fois l’excuser. Avant de co-fonder TOPO, j’ai travaillé en environnement industriel, précisément dans l’aéronautique. Et nous nous sommes toujours organisés pour faire face à la demande client en faisant des « ramp-up » ou hausse de cadence. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces hausses de cadences ne se font pas avec plus d’employés, mais surtout avec une optimisation « amélioration » de l’organisation du travail ou en sous-traitant à une entreprise tierce une activité qu’elle sait très bien menée de par son expérience.

Cela afin de constamment réduire de délai de livraison des commandes passées par les clients.

Donc si le problème réside dans la capacité de traitement, j’incite fortement l’administration à se rapprocher de TOPO, notre expérience et notre savoir faire en matière de traitement des flux administratifs pourraient leur permettre de résoudre le dit problème. Peut-être serait-il temps d’envisager un partenariat public-privé qui ne serait que gagnant-gagnant pour en premier les administrés, puis l’administration et des entreprises privées.

3. Pourquoi des heures d’ouverture si peu digestes parfois ?

Dimanche nuit 23h59 ou 00h00 du Lundi, comment peut-on mettre en place de tels horaires ? Ceux qui ont fait un tel choix sont je le pense très peu concernés par la prise de rendez-vous. Des clients me relatent très souvent leur veillée, la nuit blanche avant d’attaquer la semaine. A cette question je me permets juste d’en rajouter une autre, ferait-on tout simplement la même chose si cette démarche devait être accomplie par les citoyens pour le paiement de leurs taxes et impositions ?

Ceci étant ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain.

Il serait injuste de dire que l’administration ne fait aucun effort, en tout cas, pour la naturalisation. Dans le Rhône ou dans l’Isère, vous aurez plutôt affaire aux PIMMS, une alternative aux rendez-vous et longues files d’attentes en préfecture, même si ce choix n’a fait, à mon avis très personnel que déplacer la file d’attente au lieu de la résoudre.

Pour d’autres plate-formes telles que le Nord, Seine-Maritime, Gironde, Hérault, le dossier est à envoyer par courrier postal, là encore mon avis très personnel me fait dire que la file d’attente n’est que déplacée et transformée en pile d’enveloppes.

Ceci étant, ces initiatives ont le mérite de moins mécontenter que le système de rendez-vous.

Pour conclure : En tant que chargé de dossiers naturalisation à TOPO, et accompagnant dans ma fonction plus de 2000 candidats à la naturalisation pour cette année 2019, j’ose espérer que cette plainte aboutira. Aboutira dans le sens ou l’État se penchera très sérieusement sur une optimisation de son organisation tout comme pour les cartes grises de véhicules, ou des agréments permettent à des tiers d’accompagner l’État dans sa gestion des flux administratifs et qui économise un temps ô combien précieux aux usagers qui le souhaitent.

Car sans cautionner le marché noir qui s’est développé autour des rendez-vous, et cela au plus grand dam des usagers en premier lieu, puis d’un acteur sérieux dans l’aide et l’accompagnement à la naturalisation tel que TOPO, ce n’est pas cette image qui résoudra le problème.

Et vous les premiers concernés, qu’en pensez-vous ?

Stéphane de l’équipe TOPO